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Chypre : le bon départ vers la réunification ?

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Mes précédents articles sur Chypre :

Un nouvel espoir pour la réunification de Chypre ? [CaféBabel]
Le long chemin vers la réunification
Nicosie, capitale coupée en deux d’un pays divisé

La réunion d’aujourd’hui entre les leaders des deux communautés chypriotes a tenu ses promesses. Comme prévu, les dirigeants ont convenu ce vendredi d’une date pour le début des pourparlers officiels en vue d’une solution globale à la question de Chypre : le 3 septembre.

Le dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat, le président de la République de Chypre Dimitris Christofias, ainsi que le chef de la mission de l’ONU à Chypre, Taye-Brook Zerihoun, s’étaient retrouvés une nouvelle fois à l’aéroport désaffecté de Nicosie, située à l’intérieur de la Ligne Verte, dans la zone contrôlée par l’ONU.

Ni les polémiques sur l’avancée réelle ou supposée des discussions au sein des comités techniques et groupes de travail, supposés préparer les pourparlers officiels entre les deux leaders, ni la colère de Mehmet Ali Talat contre la signature d’un mémorandum entre la République de Chypre et le Royaume-Uni n’ont eu raison des discussions entamées au lendemain de l’élection de Demetris Christofias, le Président néocommuniste de la République de Chypre, jugé plus souple que son prédécesseur Tassos Papadopoulos. Pas plus que la venue du Premier Ministre turc Erdogan à Chypre Nord le jour anniversaire de l’invasion de Chypre par l’armée turque, lors duquel il réclamait de prendre en compte que « la solution passera par la création d’un partenariat fondé sur l’égalité entre les deux peuples et deux Etats séparés. » Un commentaire qui avait suscité les foudres de la République de Chypre qui, comme l’ensemble de la communauté internationale hormis Ankara, ne reconnaît pas la « République Turque de Chypre Nord ».

Cette réunion fut l’occasion pour les deux hommes de se mettre d’accord sur un certain nombre de points, importants pour la suite des événements (voir le communiqué officiel commun)

  • Deux référendums, séparés et simultanés, portant sur la solution d’accord global, seront organisés.
  • Les leaders ont approuvé seize nouvelles propositions d’accord des comités techniques et ont demandé à ce qu’elles soient mises en oeuvre immédiatement. Ces propositions ont trait à l’héritage culture, la maîtrise des crises, les questions judiciaires.
  • Une ligne directe (autrement dit, un « téléphone rouge ») sera installée entre les deux hommes.
  • Ils ont également demandé à leurs représentants de discuter l’ouverture de nouveaux check-point, en particulier à Limnitis, ville située à l’ouest de Nicosie.
  • Ils ont enfin salué la nomination d’un envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies, Alexander Downer, auparavant Ministre des Affaires Etrangères d’Australie.

Rue Ledra

Rue Ledra (7), [Flickr : Titem]

Pourquoi alors « le bon départ ? »

Pourquoi cette hésitation ? En 34 ans de division, ce n’est pas la première fois que des discussions ont lieu en vue d’une résolution de la question de Chypre. Certains Chypriotes se montrent assez pessimistes, alors même que sans doute, on n’a jamais été aussi prêt d’une solution.

Plusieurs défis doivent impérativement être relevés si l’on veut aboutir à une solution. Il s’agit de résoudre les très sensibles questions de l’expropriation et du sort des Turcs d’Anatolie, considérés par beaucoup comme des « colons » venus modifier la démographie de Chypre. Deux questions laissées en suspens dans le Plan Annan, rejeté pour ces raisons par les Chypriotes grecs. Il faudra également que l’accord global soit économiquement viable. Et enfin, si référendum il doit y avoir, savoir qui pourra y prendre part dans la Partie Nord, car nulle doute que les Turcs installés à Chypre ne verront pas d’un bon oeil un texte qui leur demanderait de quitter l’île d’Aphrodite.

Enfin, comme je l’indiquais dans mon article sur CaféBabel : le temps jouera contre les deux leaders. Dix mois : c’est le temps dont ils disposent, avant que ne débute la campagne électorale au Nord. Mehmet Ali Talat, critiqué dans son propre camp, risque en effet de ne pas être réélu. Que ce départ soit donc le bon, sinon la perspective d’une résolution pourrait s’éoigner encore davantage.


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